Bulgarie : économie actuelle et présence française

Depuis le 1er janvier 2007, la Bulgarie est un des pays membre de l’UE, mais pas de la zone euro. Après une récession suite à la pandémie de Covid-19, le pays se relève efficacement et les prévisions économiques pour l’avenir sont rassurantes. Comment se portent le système bancaire et la R et D dans ce pays de 7,1 millions d’habitants ? Quelles sont les entreprises françaises implantées en Bulgarie et quelles sont leurs besoins ? Tour d’horizon des principales informations à connaitre.

En 2020, la Bulgarie a dû affronter une récession de -4,4 % suite aux restrictions liées à la pandémie de Covid-19. En 2021, le pays affiche malgré tout une croissance de +4,5 %. D’après la Commission européenne, la croissance serait dans le pays de +2,1 % en 2022, puis de +3,1 % en 2023. Selon les prévisions plus optimistes du FMI, la croissance devrait atteindre 4,4 % en 2022 avant de ralentir légèrement à 4 % en 2023. La Loi de finances rectificatives 2022 a permis la mise en place de mesures de soutien face à la crise économique provoquée par la guerre en Ukraine. Le déficit, limité en 2021 à -3 % du PIB, atteindrait -4,1 % pour finalement redescendre -3,3 % en 2023 et à -3 % en 2024. La dette publique reste faible en 2021 en atteignant 23,5 % du PIB. En 2022, cette dette devrait augmenter légèrement pour atteindre 24,1 % du PIB. Le PIB par habitant équivaut en 2021 à 55 % de la moyenne des 27 pays de l’UE, allant de 32 % dans le nord-ouest du pays à 89 % dans l’ouest, où se situe la capitale Sofia. La dette publique resterait contenue à 24,1 % du PIB. Toutes ces données montrent que la Bulgarie possède une bonne capacité d’absorption face aux crises externes. Le taux de chômage est d’environ 5 % en 2022. Selon le FMI, le chômage devrait suivre une tendance baissière et plafonner à 4,4 % en 2023. L’inflation moyenne a été de 2,8 % en 2021, mais s’accélérerait à 11 % en 2022, selon les prévisions d’avril 2022 du FMI.

Système bancaire et R et D : deux piliers pour le développement économique

Globalement, les banques installées en Bulgarie sont rentables et bien capitalisées. Même si le ratio de prêts non productifs a diminué, la Bulgarie reste l’un des pays de l’UE avec des taux élevés de prêts non productifs, en particulier pour les sociétés non financières. Les avoirs en réserves de la Banque centrale représentaient 9,8 mois d’importations en 2021, signe de sa capacité à assurer la stabilité du régime de change fixe par rapport à l’euro. En juillet 2020, la Bulgarie a rejoint le MCE II (Mécanisme de Change Européen) et en octobre 2020 la BCE a placé 5 banques bulgares sous sa supervision directe. Dans ce cadre, le pays a renouvelé 4 engagements auprès de la CE dont l’intensification de la lutte anti-blanchiment. A cette même occasion, la Bulgarie a annoncé souhaiter rejoindre la zone euro en 2024.

 Côté, Recherche et Innovation, la Bulgarie possède un potentiel sous-utilisé. Les causes sont nombreuses : faibles investissements du public et du privé, fragmentation de la Recherche et manque de connexions entre la science et l’entreprise. Cependant, le Programme national de développement « Bulgarie 2030 », pour la période 2017-2030, va mettre en place une Stratégie nationale pour le développement de la recherche et une transformation numérique de la Bulgarie. Les objectifs ? Augmenter la productivité du système scientifique, créer des conditions favorables au développement technologique et attirer une main-d’œuvre qualifiée.

Présence économique française

Selon la Banque centrale de Bulgarie, l’afflux net d’investissements directs étrangers en Bulgarie a diminué de 63,7 % sur l’année pour atteindre 630,4 millions d’EUR au cours des sept premiers mois de 2021.

Fin 2018, le stock d’investissements français en Bulgarie s’élevait à 1,17 Mds EUR, faisant de la France le 13e investisseur.

On recense, en Bulgarie, 200 entreprises françaises employant plus de 17 000 personnes et générant un chiffre d’affaires estimé à 2 Md EUR, correspondant à 3,6%  du PIB bulgare. Les industriels présents sont, entre autres, Dassault Systèmes, Schneider Electric, Saint-Gobain, Montupet, Latécoère et Air Liquide. On retrouve également des entreprises françaises dédiées aux activités de services comme BNP Paribas, Groupama, groupe Accor et Veolia. Du côté de la grande distribution, on peut citer Carrefour, Mr Bricolage, et Décathlon.

Sont également présents un équipementier de premier rang du groupe Airbus et la malterie Soufflet. Le secteur du numérique français est également présent et bien développé à Sofia avec une trentaine d’entreprises et start-up.

La CCI France Bulgarie et le bureau bulgare de l’agence de recherche internationale Ipsos, avec l’aide des CCEF, ont mené une étude en 2019 pour évaluer le climat des affaires en Bulgarie. Conclusions ? Plus de 75% des participants de l’enquête considèrent que la Bulgarie est une destination d’investissement attrayante. Près de la moitié des sondés estiment que la conjoncture économique bulgare est bonne à très bonne et près de l’autre moitié la juge satisfaisante. Sur le plan des investissements, 46% des entreprises envisagent d’investir dans les moyens de production, tandis que 70% envisagent de concentrer leurs investissements dans le capital humain. En effet, l’un des plus grands défis rencontrés par les entreprises françaises en Bulgarie demeure la disponibilité de la main d’œuvre.